Histoire de Blodelsheim
Auberges et cabarets de jadis
à Blodelsheim
Voici des photos de quatre auberges à différentes époques, allant de la fin du XIXe siècle à l'après 2ème guerre mondiale.
Grâce aux recherches d’Emile Decker il nous est possible de connaître le nom de certaines de ces auberges, mais cette liste est loin d’être complète, d’après Emile Decker :
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Auberge du Cerf
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Auberge au Soleil
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Auberge au Lion d’Or
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Auberge au Bœuf Doré
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Auberge à la Cigogne
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Auberge à l’Arbre Vert
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Auberge de la Poste
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Noms des aubergistes ou cabaretiers de Blodelsheim au XVIIIe et XIXe siècles
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A travers différents documents anciens, on découvre un certain nombre d’aubergistes installés dans notre commune.
Des documents classés en Sous Série 1 C - 775 / 11 aux ADHR de Colmar. D’autres sont classés en 4 M 77. Débits de boissons et cabarets. Les actes notariats d’héritages et de partages nous renseignent également au sujet d’aubergistes propriétaires.
Les registres des P. V. du conseil municipal nous font également apparaître des informations sur des débits de boissons.
C’est déjà en 1567 qu’on trouve traces d’aubergistes à travers de documents fiscaux, aubergistes installés à Blodelsheim qui payent des redevances sur consommations de boissons. Cet impôt fut appelé « Fronfasten » soit une taxe ou une cotisation trimestrielle dut pour les Quatre-Temps de l’Eglise qui sont : le Carême, la Pentecôte, le 14 Septembre et le 13 Décembre.
Un dénommé Hans BERNWURTZEN, Schultheiss (prévôt) et aubergiste paye un impôt sur consommation à la date du 10 février 1567 pour avoir débité 14 Som de vins au cours du trimestre précédent.
Un autre aubergiste, Marx SCHNEIDER paye également un impôt sur consommation à la date du 10 février 1567 pour avoir débiter 10 Som de vin au cours du trimestre précédent.
Un autre aubergiste, Andres BRUN, le troisième aubergiste paye sa cotisation pour avoir débiter 10,5 Som de vin, cotisation comme les deux précédents aubergistes.
Johannes SUGER bourgeois et aubergiste est signalé propriétaire de l’auberge du Cerf (Hürtzen) sur un acte notarié de l’inventaire et partage après décès de son épouse Barbara FUX le 25 Mai 1703.
Hans Jacob RIBER propriétaire de l’auberge « Au Soleil » (Zur Sonne) à Blodelsheim dans un acte notariat du 12-12-1752 classé en 4 E 206.
Frantz Anton EICHENBERGER, cabaretier au « Au Lion » (Zum Löwen) à Blodelsheim sur un acte de baptême du 3-12-1792.
Dans la série Série 4 M 77 apparaissent divers cabaretiers de Blodelsheim :
Michel WITZ cabaretier sur un P.V. du 26-12-1810.
Henri FISCHER cabaretier sur un P.V. du 5-3-1816.
Bartolomé HOFFMEYER cabaretier sur un P.V. du 22-6-1816.
Blaise LECHLEITER cabaretier sur un P.V. du 16-11-1819.
Autres noms d’aubergistes ou noms qu’on retrouve via des actes d’état-civil…
Extraits de divers actes d’état civil, également différents documents des contributions indirectes de l’arrondissement de Colmar du 4ème trimestre 1851.
Sont cités : Guillaume STADLER (l'auberge se situa dans la propriété Brun rue du Canal d'Alsace actuelle), André GABA, Maximilien SEILLER, SCHILLINGER veuve, Etienne PETER, Laurent PETER, Henri VALENTIN.
Antoine GABA et son épouse Catherine SITTERLE aubergiste en 1793.
Antoine EICHENBERGER, aubergiste « Au Lion d’Or » âgé de 35 ans dans un acte de naissance en 1799.
Philippe SCHWOB et son épouse Françoise SCHELCHER, aubergiste « Au Bœuf Doré » dans un acte de naissance en 1799.
Joseph TSCHÄNN et son épouse Ursula EDEL, aubergiste, dans un acte de naissance en 1801.
Fr. Bartolomé HOFFMEYER aubergiste et boulanger « A la Cigogne » dans un acte de naissance en 1798.
Johannes SUGER aubergiste « Au Cerf » (Zum HÜRTZEN) dans un acte notariat de 1703 après décès de son épouse.
Hans Jacob RIBER aubergiste « Au Soleil » dans un acte notariat classé en 4 E 206 de 1752.
Michel WITZ cabaretier en 1810.
Blaise LECHLEITER cabaretier en 1819.
Quelques informations sur le restaurant « De la Poste »
Il fut situé dans la rue Principale (renommée : rue du Général de Gaulle) à l'angle de la rue du Mulhbach.
Ce restaurant est donc connu depuis le XIXe siècle.
Plusieurs propriétaires se sont succédés dans cet établissement.
Comme son nom l’indique, le courrier postal fit partie de son activité. Jadis il fut acheminé en calèche.
Les derniers propriétaires furent Madame Muller, veuve qui céda son affaire à la famille Scholler qui géra ce restaurant de 1933 à 1970. Dans les années 1960, Cécile, fille de Charles Scholler fut aidée par la famille de Félix Schelcher de Fessenheim.
Ce restaurant fut connu pour sa convivialité et bien des fêtes familiales ou associatives y furent organisées. Une gloriette est restée dans la mémoire des Blodelsheimois où des accordéonistes, dont Charles Scholler et Antoine Scholler, son fils notamment mirent l’ambiance, ce dernier, excellent musicien joua dans l’orchestre « The Rivers » dans les années 1965.
Par ailleurs l’atelier de peinture familial fut transformé en salle de cinéma qui sera en activité de 1960 jusqu'au mois de mars 1967.
Les projections se firent samedi soir et dimanche après-midi. Les plus grands classiques de l’époque tels les péplums ou films de guerre furent projetés.
Les projectionnistes furent Antoine Scholler, Raymond Schelcher et Louis Fricker.
Des projections ambulantes se firent aussi au restaurant : « Victor Decker » bis Victoriis à Blodelsheim mais également au restaurant Behe à Bantzenheim, à Rumersheim-le-Haut, à Rustenhart et dans la Gare des chantiers EDF à Fessenheim.
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Renseignements fournis par Antoine Scholler de Kembs, et Cécile et Félix Schelcher de Fessenheim.
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Restaurant de l'Arbre Vert bis Laurenga dans la rue du Marché
Description d’une ferme située au 2 rue du Marché à l’angle de l’Impasse Hammerstatt qui fut autrefois l’auberge « à l’Arbre Vert »
D’après « La Requête 68041 : INSEE » par le rédacteur POINSOT Gilbert. Inventaire général, 1987.
Ensemble de constructions démolies pour cause de vétusté en 1995.
Cette étude faite en 1987 sur la dénomination de ferme, donne la description des constructions comme suit :
Parties constituantes : cour, grange, étable, remise, buanderie, porcherie, jardin potager (il s’agissait de l’ensemble de l’auberge « A l’Arbre Vert » dont le dernier propriétaire fut Xavier FRICKER et son épouse Eugénie née GOETZ) situé dans l’actuelle rue du Marché.
Cette auberge fut appelée « Bis Laurenga » (Chez Laurent) par les villageois. Elle ferma ses portes en 1950 ou 1951.
Le petit fils, Yves FRICKER a fait démolir l’ensemble et a érigé une maison d’habitation.
La description historique est assez précise. Le rédacteur estime que la construction dut dater du 4ème quart du 18ème siècle, soit entre 1775 à 1800. D’après le style de la construction, elle correspond aux constructions ou fermes qui existèrent dans la localité dont la plupart ont disparues par fait de vétusté.
Un poteau en grès rose d’une série de trois du portail situé entrée cour est daté de 1791 avec initial B – D, un anneau métallique est en place qui devait servir à attacher les chevaux, car il faut savoir que la dite ferme était durant plus d’un siècle une auberge rurale très fréquentée par les paysans locaux.
Le rédacteur mentionne la date 1896 avec initiales E / G sur le linteau de la porte d’entrée et signale la modification de deux fenêtres et l’aménagement partiel des combles qui a été effectué après 1945. Le gros œuvre de la demeure est constitué d’un rez-de-chaussée, une petite cave d’une surface d’un quart de la construction et profonde d’à peine de deux mètres. La toiture : couverture de tuiles plates, toit à longs pans et descendant assez bas, tout à fait le style des anciennes constructions de la Hardt.
Une grange attenante construite dont la date de construction devait être antérieur à la construction de la demeure. Dans le prolongement se situait écurie, étable et porcherie. Un petit bâtiment annexe servait de buanderie et remise. A l’écart de l’étable se situait la fosse à purin et un fumier.
Une partie de la demeure était transformée en auberge rurale durant plus d’un siècle. La grange avec les locaux étable et écurie furent transformés pour stockages et servaient pour de petites manifestations locales, voir petite exposition ou fêtes diverses.
Lors du décès des derniers propriétaires, l’auberge fut fermée et l’ensemble est resté vacant durant de longues années. Le fils des derniers propriétaires, René Fricker, marié, a abandonné les bâtiments vu leur vétusté et a construit ailleurs une demeure plus fonctionnelle et appropriée pour sa famille. L’abandon de la propriété avait pour effet le délabrement accéléré de l’ensemble, donc la demeure ne fut plus habitable.
Dans les années 1990, le petit fils des anciens propriétaires, a fait démolir l’ensemble.
Une remarque s’impose, de nombreuses constructions du même style existèrent dans la Hardt, souvent construites au niveau du sol sans soubassement, ni sous-sol, en galets du Rhin, avec des colombages enduit de mauvais torchis, humide, le plafond intérieur assez bas, les commodités à l’extérieur, l’alimentation en eau potable est tirée d’une pompe à bras, le chauffage médiocre voir primitif, une cuisinière servait également à chauffer une partie de la demeure.
Dans la « Stùb » salle de séjour un poêle en faïence aidait à chauffer une ou deux pièces attenantes. Au début du 20ème siècle, l’électricité n’existait pas, l’éclairage se fit à l’aide de lampes à pétrole ou des bougies, d’où de fréquents incendies dans ces demeures médiocres et où le bois et la paille firent bon ménage car il faut savoir que dans la campagne, à une époque révolue, tous étaient plus ou moins paysans agriculteurs qui avaient une importance capitale pour la survie et pour vivre aisément.
Il est difficile de définir l’âge de ces fermes ou enclos vu qu’on ne connaît pas l’époque de construction, aucune date n’apparaît sur ces demeures, on pourra peut être estimer qu’elles sont âgées de deux siècles et plus, on peut admettre quelle datent de la 2ème moitié du XVIIIème siècle.
Diverses constructions identiques existaient dans ce lieu, la plus part ont été démolie et remplacées. C’est dommage que le rédacteur POINSOT Gilbert cité sur ce texte, aurait dû enquêter plutôt avant 1987 sur différentes constructions ou petites fermes qui existaient dans ce village rural de la Hardt Rhénane.
Hôtel-Restaurant : « Au Lion d’Or »
Les propriétaires successifs connus furent les familles Eichenberger, Kuhn, Peter, Deckert et Baur.
Cet établissement fut lui aussi, riche d’une histoire séculaire d'au moins deux siècles. Des générations de Blodelsheimois fréquentèrent cette auberge devenue restaurant.
Au début des années 1960, il fut le premier à posséder une télévision. La Coupe du monde de football de 1962 put ainsi être regardée, ce fut une première.
Cet hôtel-restaurant a malheusement fermé ses portes en 2017. Il a accueilli des décennies durant des gens de passage mais surtout des professionnels de l’industrie pour qui c’était un passage obligé.
Hôtel-Restaurant « Chez Pierre »
C'est le dernier restaurant en activité à Blodelsheim en 2020
Ce restaurant à une histoire d’au moins 160 ans et est riche d’un passé lié à la chasse, aux fêtes familiales et associatives. Une troupe théâtrale y avait même établi ses quartiers autour de la 2ème guerre mondiale.
Après Victor Thuet c’est son fils Pierre Thuet qui prit sa succession. L’affaire fut reprise par Jacques Thuet. Aujourd’hui ses fils, Alexandre et Michel en assurent la continuité.
Aujourd’hui encore, pour les Blodelsheimois ce restaurant est appelé « Bis Victoriis » (chez Victor).
Ce restaurant, aujourd’hui hôtel-restaurant a une belle renommée qui va bien au-delà des frontières, durant la période de châsse, les chasseurs y établissent leur quartier. Les spécialités du restaurant sont les asperges et les gibiers notamment et leur carte de menus renouvelée sans cesse.
En 2020 les façades du restaurant et d’une grange attenante ainsi que la cour viennent d’être rénovés.
Emile DECKER, 2015. Illustré et mis en forme par Patrick Decker, décembre 2020.
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