Histoire de Blodelsheim
Il était une fois "s'Brannhislé" rue Alma chargée d'histoire autour de l'alambic des bouilleurs de cru, mais ce n'était pas le seul endroit du village où le Schnàps ou Eau-de-Vie remplissait les bonbonnes en verre, il y eut quatre alambics fixe à Blodelsheim
Il fut une époque où toutes les familles de Blodelsheim et villages d'Alsace vécurent de la petite paysannerie faite de petites parcelles et nombreuses furent celles où furent plantés des arbres fruitiers, tels : cerisiers, pommiers, poiriers, mirabelliers, quetschiers.
En automne fut venue la saison des bouilleurs de cru dont l'alambic tourna à plein régime pour distiller ces fruits pour en sortir un Schnaps bienvenu.
Mais peu à peu, une nouvelle agriculture bouscula cette tradition dans les années 1960, qui sonna le glas de ces arbres fruitiers... et celles des bouilleurs de cru.
De mémoires d'hommes, durant plus de 100 ans, les bouilleurs de Blodelsheim habitèrent dans la rue Alma.
Ce travail de distillation fut règlementé, voici comment cela le fut en France en 1922, l'Alsace étant redevenue tout juste française...
Dans l'ouvrage de Catherine Roth : "Et les cerises scintillent toujours..." est évoqué cette tradition séculaire des bouilleurs de cru.
En juin 1992, Hassler Eugénie évoqua les bouilleurs de cru dans le Mi Dorf N° 17 ...ce qu'elle a vécu sous forme de poème en alsacien dans sa maison familiale : rue Alma.
La maisonnette des bouilleurs de cru de la rue Alma
Tu es là depuis plus de 100 ans
Que de choses aurais-tu à nous raconter
Et qui n’arpenta pas ce lieu
Pour y faire distiller son Schnaps
Tu as survécu à deux guerres
Combien de personnes sont venues te rendre visite
Munies de leur tonnelet remplie de fruits à distiller
Ce furent des quetsches, cerises, pommes, poires
Mirabelles ; en période de guerre : des betteraves sucrières
Comme tout le monde fut content
Avec une bonbonne remplie de Schnaps et bien plus encore
Ah, si cette maisonnette pouvait parler
Elle pourrait en dévoiler des choses, tous les sujets furent abordés
En automne, quand le travail des champs fut accompli
Vint tous les jours une autre personne, pour une journée de distillation
Cela se passa ainsi tous les jours, du matin au soir
Jusqu’à ce que chacun ait pu vider son tonnelet
Que n’y fut-il pas raconté, tout y passa
La politique villageoise, et ce que chacun avait sur le cœur
Dans cette maisonnette des bouilleurs de cru tout fut évoqué
Oh, que ces rencontres entre personnes furent belles
En bonne entente, et à l’heure de prendre congé
Ont dit : « À l’année prochaine… si nous sommes encore en vie »
Mais tellement sont partis, et ne reviendront plus.
Ta dernière distillerie aussi t’a quittée !
Mais toi, vielle maisonnette, tu es toujours là
Mais plus aussi belle qu’il y a 100 ans…
Retranscrit ce poème au plus proche du texte (sans les rimes) qui fut donc proposé dans le Mi Dorf N°17 en juin 1992
par Hassler Eugénie, née Sitterlé.
Aujourd’hui cette « maisonnette-distillerie » dans laquelle on distilla au XIXe siècle déjà et plus d'un siècle au moins, n’existe plus.